2- La famille

02/06/2015 20:21

La famille est en une entité extrêmement importante. Elle nous a donné la vie et nous lui donnons en retour notre vie. On se bat pour elle. Pour notre femme, pour nos enfants, pour nos parents, pour nos frères et sœurs. C’est la seule structure qui parfois malgré tout ce qui vous est arrivé ou que vous êtes devenu vous reconduit à votre dernière demeure ou veillent à votre chevet avec quelques vrais amis quand vous êtes cloué sur le lit de malade. La famille, c’est nos origines, d’où l’on vient. On peut la fuir, mais il n’y a rien à faire pour retirer tout l’ADN de votre corps qu’elle vous a donné. Elle vous suit partout et sera partout avec vous-même si vous l’avez abandonné.

En termes d’objectifs pour cette année définissez clairement, par jour, par semaine, par mois, ce que vous ferez pour votre famille en termes de présence physique. Et je vais d’abord insister sur ce sujet.

Vous savez, on se plaint aujourd’hui de ce que la société dans laquelle nous vivons est pourrie. De ce que les hommes sont devenus de plus en plus méchants, les enfants plus têtus. Mais la véritable raison se trouve au sein de la famille dans laquelle chacun d’entre nous est né même si par la suite on a pu l’abandonner pour le cas des enfants adoptés.

C’est le cadre dans lequel, on grandit, ou la personnalité se forme. Vous savez que la personnalité d’un homme se forme de 0 – 5 ans. Si vous voulez connaitre pourquoi les gens font ceci ou cela, allez-vous interroger sur ce qu’ils ont vécu pendant cette période. Ce qu’ils ont entendu, vu, endurer et vous serez étonnés de vouloir les blâmer, de ce qu’ils sont devenus. Personne même si à quelques exceptions prêtes pour certains criminels, ne nait pas mauvais. On le devient. Un environnement de violence ne produit que la violence. Or la plupart des parents ont oublié cela.

Des disputes très poussées alors que le bébé ou le petit est là. Il voit, écoute, analyse et commence à se faire une petite idée de ce qu’il va devenir. S’il voudrait revivre ou fuir ce qu’il voit. Pourtant à cet âge, la seule chose qu’un enfant demande, c’est juste un peu d’amour, d’affection. Qu’on lui apprenne comment faire ses premiers pas. Mais lorsque je vois quand j’essaye d’entrer dans plusieurs familles, comment la maman couvre d’insultes ses propres enfants, comment elle les gronde et les taxe d’incapables. Comment le père disparait de la maison et ne revient que le soir pour gronder si telle ou telle chose a été faite, ou file des bastonnades aux récalcitrants que maman a conduit devant sa cour martiale, j’en suis fort aigri.

Pour couronner le tout, étant donné qu’avec la société moderne papa et maman travaillent, c’est la nounou qui s’occupe des enfants et pour leur éducation, l’école, la télévision s’en charge, avec la rue ou le voisin. Et si les enfants sont un peu plus âgés et peuvent avoir accès à internet, c’est internet qui s’en occupe. La banque de savoir illimité sur commande.

 La télévision qui prend de plus de temps parce que quand papa ou maman rentrent du travail, il faut que la famille se réunisse. C’est généralement devant la télé qu’on le fait pour regarder des séries quand maman est là ou des matches ou des infos quand papa est là. Les enfants sont sommés d’aller au lit vers 21 heures ou 22 heures. Ils ont des Playstations ou des jeux sur leur téléphones qu’ils vont continuer dans leur chambres ou causer avec des amis durant la nuit.

Et nous nous étonnons de ce que tout va mal.

Si nous voulons que quelque chose change, il faudrait que chacun joue son rôle. L’éducation des enfants ne réduit pas à l’élevage des enfants. On les empiffre, leur donne des babioles, on va les confier aux maitres ou au professeur pendant 8 heures quand ils seront à l’école. Ils rentrent à la maison ou avant que papa ou maman ne rentre c’est la nounou quand on est riche, ou les voisins et la télé qui leur enseignent les choses de la vie.

J’estime que c’est grotesque, si l’esclavage de l’argent, nous conduit à nous éloigner des vraies priorités qui sont nos enfants, notre femme ou notre mari, pour ne jamais être là, passer juste quelques secondes avec eux, alors tout va de travers.

Parfois on est là sans être avec eux. On est au téléphone, on regarde la télévision, on tripote son ordinateur, on fait semblant d’écouter ce que l’autre dit même si on s’en fou. Il faut que nous apprenions à être vraiment présent à l’autre. A laisser tous ces babioles d’ordinateurs, de téléphone, de téléviseurs de côté et à passer du temps pour causer avec l’autre.

Savoir ce qui l’intéresse, les choses qu’il aimerait faire, ce qui s’est passé avec son ami, ses projets, ses envies, ses peurs, bref ce qui fait de nous de vrais hommes. Pas ces robots d’un autre genre qui ne pense qu’à eux même et à jouer la carte de l’essentiel.

Aujourd’hui, je rends hommage à trois parents que j’ai eus pour mon éducation.

 Premièrement ma mère génitrice, maman Clémentine. J’ai passé plus de temps avec elle que tous les autres enfants. J’ai causé intimement avec elle, elle m’a guidé, même si à des moments elle m’aussi fouetté. Elle m’a permis de comprendre la peine qu’endure une femme dont le mari n’est pas toujours présent et qui doit s’occuper de l’éducation des enfants.

Avant d’aller à l’école, elle m’avait déjà appris à lire et à compter. Ce ne pouvait qu’être normal que je sois premier parce que j’avais l’avance sur les autres. Elle m’a nourrit, je vous ai dit que je n’ai pas eu faim, ou éprouver un manque de nourriture quand j’étais petit. Elle m’a appris la dignité.

Même si on est pauvre, faut pas aller pleurer devant le riche ou mendier quoique que ce soit. Il faut savoir se contenter de ce que tu as et te battre toi-même pour avoir plus. Je crois que je tiens d’elle le fait d’être casanier et solitaire. Elle ne passait pas du temps avec les autres femmes parce qu’elles disaient toujours des commérages. Même si elle n’avait pas de viande à nous donner ou du poisson comme les autres le faisaient tout le temps, elle nous a appris à se contenter des légumes qu’elle pouvait nous offrir. Elle m’ appris à garder du contrôle et du sang froid devant la nourriture.  Elle m’a appris le respect des valeurs, des ainés, des parents, des frères. Le respect de la vie même si elle me disait tout le temps avec une même histoire que l’homme est méchant.

Je sais qu’elle souffrait beaucoup. Et quand elle allait très mal, elle s’asseyait sur un coin regardait la terre et ne disait rien pendant longtemps. Quand je lui demandais pourquoi elle faisait cela elle me répondait, « la terre m’a fait, et je préfère la regarder comme ça. ». Ma mère n’est pas morte, elle est vivante. J’emploi juste l’imparfait pour relater mon enfance, mes 8 ans avec elle. Mon père avait pris une seconde épouse et cela l’a beaucoup choquée. Et comme elle ne parlait pas, seul le silence le disait.

Je ne lui ai jamais dit que je l’aimais. Dans ma culture, ce n’est pas facile à dire. C’est quasiment inconcevable de pouvoir le dire. Seul quelqu’un de ma tribu ou un vrai africain peut le comprendre. On ne le dit pas, on le prouve avec des actes. Et je profite par ce programme pour dire au monde « Je t’aime maman !  Tu n’as surement pas voyagé pour aller en Europe pour vivre avec tous ceux qui t’ont courtisé et pour laquelle t’a famille t’a abandonné parce que tu as choisi mon père qui n’était pas suffisamment riche pour le faire, mais saches que ton histoire et ton nom au moins y sont parvenus.»

Ma deuxième mère, elle c’est maman Dorothée, la petite sœur de mon père qui est venu me prendre au village et qui m’a ramener en ville. C’est une femme tellement merveilleuse, généreuse et au grand cœur. A ses côtés je ne me suis jamais senti comme un enfant qui n’était pas sorti de ses entrailles. Elle était là, à veiller, à contrôler mes cahiers, à voir si j’avais fait mes devoirs, à me féliciter à l’école quand j’avais bien travaillé et à me donner les cadeaux. Elle est tellement généreuse et a toujours quelque chose de matériel à donner à tous ceux qui la côtoient qu’inconsciemment cela m’a contaminé. Sa générosité et sa gentillesse méritent un vibrant hommage mondial. C’est une femme merveilleuse.

Ces deux femmes ont bâti  et construis le socle de mon éducation. Si je suis devant vous aujourd’hui c’est grâce à elle. J’ai eu cette grâce, surement parce qu’elles ne sortaient pas pour aller travailler au bureau, étaient mère au foyer et jouaient leur rôle. Je ne dis pas qu’une femme ne doit pas travailler. Mais j’insiste pour dire que l’éducation de la famille échoie en grande partie à la femme à la mère qui donne vie, qui encadre et qui surveille l’enfant. Les hommes loin de les encourager dans ce rôle où ils brillent par leur éternelle absence, ont leur devoir de pouvoir aux charges de la famille.

Et je vais profiter pour rendre aussi dans cette rubrique de famille hommage à mon père, le « vieux Porko » comme je l’appelle affectueusement.

Pendant des années, je l’ai hais, détesté parce que j’estimais qu’il faisait souffrir ma mère. Et je me disais étant petit, que quand je serai grand, je lui filerai une bastonnade mémorable. Cela peut vous faire rire mais c’était la pensée qui m’animait pendant longtemps ou du moins avant le secondaire.

Je l’accusais et le blâmais pour beaucoup de choses, mais je n’avais aucune idée de ce qu’un père doit endurer. Bien qu’il faisait bien son rôle ou son devoir de s’occuper de nous, j’estimais qu’il venait un peu tard parce que tout petit je ne le voyais pas. Il travaillait en ville. Nos relations ont commencé à se normaliser depuis la classe de 3 èmme quand j’ai commencé à m’intéresser aux filles.

Cela a joué sur mes résultats scolaires et il a fallu qu’il tienne avec moi une discussion d’homme à homme aux sujets des femmes. Je ne vous dirai pas le contenu de la discussion ici, mais ce qui m’a marqué, c’est qu’il s’intéressait à moi et m’a dit quelque chose qui a fait que je sorte un peu des jupons de mon premier amour de jeunesse pour regarder la réalité aux sujets des femmes et me ressaisir. Dès lors, ce n’est plus avec ma mère que je passai plus de temps mais c’était avec mon père.

J’ai découvert un homme superbe, magnifique, drôle et avec la philosophie de la vie calquée sur le laisser faire, le libre arbitre. J’ai compris les sacrifices qu’il a dû endurer et endure pour que je sois un homme. Nous sommes devenus potes quand je suis allé à l’université. Quand je suis avec lui, ce serait difficile que vous sachiez que c’est mon père, c’est plus qu’un pote, un vrai ami avec qui je partage mes rêves et mes ambitions et il m’a beaucoup soutenu.

Nos relations se sont un peu corsées quand, j’ai décidé de fuir la tribu, de suivre mes rêves et de ne plus réaliser ses rêves de magistrat. Cela a pris quelques années parce qu’il ne comprenait rien à mes histoires d’internet et mon gout pour l’entreprenariat. Puis il a fini par accepter. Depuis plusieurs années ça va entre  nous et je l’aime bien.

Pour revenir au sujet qui nous concerne au sujet de la famille, je couperai court en disant que vous devez non pas faire l’élevage de vos enfants, mais les éduquer. Etre là avec eux, discuter avec eux, être leurs amis, les inspirer partager leurs peurs et leurs angoisses. Passer vraiment du temps avec eux. Assister aux évènements qui comptent vraiment pour eux comme l’anniversaire, la remise de diplôme, être là quand ils font un récital ou une présentation, bref être là avec eux et pour eux. J’insiste sur le dernier terme, pour eux.

Quand vous le faites et bâtissez cette base avec eux, personne ne pourra les travestir, la télévision, le voisin, internet, leurs amis ne pourront pas les changer. Ils se battront pour vous  rendre la pareille, pour vous rendre fiers, pour faire que votre travail ne soit pas vain. Je le fais pour mes trois parents dont je viens de parler parce que ce n’est que ça qu’un parent peu attendre de son enfant. Voir que son enfant a grandi, qu’il est devenu un homme ou une femme, qu’il vous rend fier, qu’il vous donne l’honneur que vous méritez.

C’est ce que tous les parents devraient faire. C’est ce que tous les enfants devraient rechercher pour leurs parents, pour leur famille. Et si tout un chacun de nous jouait son rôle, nous aurions une société meilleure que ce que nous avons aujourd’hui. Mais l’argent et les honneurs nous ont éloignés de cette fin.

En tant que dieu, et ayant décidé de prendre désormais votre vie en main, donnez un vrai sens à votre famille. Je vous conseille de chercher absolument à regarder le film d’Alex Kendrick intitulé «  Courageous ». C’est un film absolument émouvant sur la famille et sur le courage et le rôle que devrait jouer chaque membre de famille. Si vous ne pouvez pas retrouver ce film, dans notre réseau social, je vais y mettre un lien où pourrez le télécharger. C’est à regarder absolument.

Pour le reste pour vos frères et sœurs, oncle, tante etc, mettez juste dans votre agenda, un jour, un moment où vous allez leur rendre visite, causer avec eux au téléphone, leur donner de votre temps, de votre énergie, de votre argent, bref de vos ressources pour leur témoigner qu’ils comptent pour vous. Faites le programme pour un an. Si c’est dure, faites d’abord ce programme pour une semaine, ensuite pour un mois et puis vous pourrez pour un an.

Dresser la liste de tous vos membres de familles ou de ceux qui comptent pour vous. Mettez leur dans votre programme c’est indispensable. Autrement il penserait que vous êtes ingrat, c’est parce que vous avez déjà assez d’argent, vous connaissez beaucoup de monde, vous êtes célèbres et eux qui vous ont aidé à être ce que vous êtes aujourd’hui, vous les avez mis aux placards, aux oubliettes.

Si pour nos amis et frères qui le font cela nous blesse à plus fortes raison eux. Mettez-vous à leur place. Juste un peu d’attention, une marque d’affection, un simple coup de fil, un sourire, une visite, une aide, cela compte. On ne vend pas cela au marché. Donnez le leur. Et si en plus, vous pouvez leur garder des cadeaux ou leur donner un peu d’argent, leur joie est comble et la vôtre aussi. Même sans le vouloir, ils prieront pour vous, pour votre bonheur, ils vous  le diront. La jalousie disparaitra. Faites-le avec votre cœur, j’insiste. Cela marque et seul un autre cœur le comprend.  La valeur ou la régularité importe peu. Si vous pouvez y mettre une fréquence, ce serait génial.